“Le nom grandit quand l’homme tombe”. Cette citation de l’écrivain Victor Hugo suggère que les êtres exceptionnels, après leur disparition ou chute, ne cessent pas d’être auprès des gens et de compter aux yeux des autres. Le temps n’a pas d’effets sur eux, la disgrâce ne les concerne pas.
Le professeur Alpha Condé, insubmersible, ne souffre pas de l’oubli, ni de l’ingratitude des Guinéens qui, chaque jour, le regrettent un peu plus, espérent surtout le retrouver pour de nouvelles conquêtes.
A la lumière de la nostalgie des Guinéens de l’homme, on est plus convaincu encore que la vérité a pour meilleur allié le temps, la comparaison profite toujours aux meilleurs.
Les infinies illusions et fausses espérances que le fameux coup d’Etat du 5 septembre a nourries et entretenues ont été bien éphémères. L’espoir d’une Guinée de faste et d’éclat rêvée par tous vire au cauchemar et à l’extrême caricature. Les rois sont nus, tous les mensonges ont été eventés dans un enchaînement de tristes événements, une pléïade de faits cocasses. Tout a changé pour le pire, chacun traîne son lot de malheurs et d’espoirs déçus. Cela saute aux yeux et nul besoin de faire un dessein.
Une belle revanche pour le Pr. Alpha Condé qui avait été éclaboussé par les promesses du changement dirigé contre lui, se retrouve réhabilité, aujourd’hui par la déception de constater, unanimement, que le pays va de mal en pis, recule au lieu d’avancer. Rien ne marche pour personne dans un énorme champ de ruines et dans l’apparente chienlit.
Le Président déchu peut donc se frotter les mains, lever les mains et la tête vers le ciel afin de rendre grâce à Dieu, patient et incorruptible, de lui avoir permis de son vivant de se voir aimer et solliciter à nouveau après avoir subi la vindicte populaire dans l’hystérie du coup de force porté contre lui par quelqu’un qu’il a dû interpeller en se retournant en ces termes bien connus de tous : “toi aussi, mon fils”.
En tout cas, ses tombeurs n’ont pas encore fait mieux que lui, au contraire, ils font pâle figure devant lui au point que le verdict populaire est sans appel: l’ancien régime est préférable de loin à la “révolution” annoncée, avec Alpha Condé, la vie état plus belle.
Aujourd’hui, il est clair que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Plus grave encore, les acquis tombent l’un après l’autre à un rythme effréné. Certes, les régimes précédents ont eu leurs tares, mais, ont eu leur part de performances aussi. A présent, on accumule les erreurs et multiplie les échecs. Le pays s’est arrêté, l’horizon n’a jamais été aussi incertain.
Chacun s’est rendu compte qu’une démocratie même imparfaite ne peut être tronquée contre un coup d’Etat qui est un purgatoire assuré pour l’Etat de Droit et les libertés fondamentales.
Le nouveau régime qui fait penser à un saut dans l’inconnu n’est pas arrivé sans effusion de sang ni larmes de douleur. A ce jour, il semble avoir atteint ses limites et perdu son crédit en se montrant dépasser par l’ampleur des défis, en reproduisant de graves erreurs du passé. C’est comme si la médiocrité avait été instutionnalisée, l’on était tenté de redonner corps et âme au règne princier dans un îlot d’injustices, de misère et de profondes détresses jamais égalées.
La Guinée connaît une douloureuse parenthèse de son parcours de nation et se trouve sur une dangereuse pente de son histoire. Le peuple n’avait pas été confronté avant à autant de sacrifices.
Les mauvais chemins mènent aux mauvaises destinations. On peut reconnaître au CNRD la performance d’avoir fait l’unanimité contre lui, le mérite de faire prendre conscience aux Guinéens que s’ils se résignent à leur malheureuse situation, ils courent tous à leur perte sûre et certaine.
Tous les clignotants sont au rouge : la ruine économique est telle que les agences de notation sont desarçonnées parce que l’économie guinéenne avait fait preuve d’une résilience remarquable dans le pire moment de la Covid 19. Les projections de croissance étaient des plus prometteuses. Le tableau des droits de l’homme n’est pas plus reluisant, beaucoup de droits suspendus, de libertés opprimées.
Le fardeau est lourd à porter pour le pays, les citoyens en sont littéralement sonnés !
Le peuple prie Dieu de le libérer de ses peurs et difficultés mortifères.
Le Président Alpha Condé qui a été renversé pour d’autres raisons que celles avancées pour rallier le maximum de personnes est appelé à la rescousse.
Tout porte à croire que les Guinéens regrettent son époque marquée par une meilleure reconnaissance des droits et libertés publiques, une plus grande prospérité, une desserte satisfaisante de l’électricité.
Comme aimait à le rappeler, le défunt Président ivoirien, Félix houphouet Bobigny : le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu”.

Wassalam…

Par Marouane, éditorialiste.

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